Différentiation sexuelle

= processus de développement des caractéristiques spécifiques au sexe.

NOTE

Au cours des 10 premiers jours du développement embryonnaire, aucune différence sexuelle n’est visible. L’appareil génital présente à la fois les canaux de Müller potentiellement femelles et les canaux de Wolff potentiellement mâles. C’est le stade indifférencié (1).


Au stade génétique (2), le gène SRY (Sex determining region of Y) encore appelé gène TDF (Testis Determining Factor) présent sur le chromosome Y entre en jeu. C’est un gène de masculinisation : il induit une différenciation des ébauches génitales vers le type mâle en stimulant la synthèse d’une protéine SRY ou TDF par des cellules spécifiques, futures cellules de Sertoli. Chez la femelle l’absence du chromosome Y et donc du gène SRY se traduit par une évolution des gonades primordiales en ovaires.


Au stade gonadique (3), une fois la gonade mâle différenciée en testicule sous l’effet de la protéine SRY, la testostérone produite par les cellules interstitielles (cellules de Leydig) va assurer le développement des canaux de Wolff (canaux mesonephrotiques) qui donneront l’épididyme, le canal déférent et les vésicules séminales tandis que l'hormone antimüllérienne (AMH encore appelée MIS cad Müllerian inhibiting substance) produite par les cellules de Sertoli va induire la régression des canaux de Muller.  L’Insl3 (Insulin-like hormone peptidique produite par les cellules de Leydig) va permettre la descente testiculaire. Le pénis résultera du développement du tubercule génital, les bourrelets génitaux constituant le fourreau et le scrotum.

Chez le foetus femelle, en l’absence du gène SRY on observe une différenciation spontanée de la gonade primitive en ovaire et au développement des canaux de Muller (conduits paramesonephrotiques) qui donneront les oviductes, l’utérus et le vagin antérieur, le clitoris étant issu du développement du tubercule génital et le vagin postérieur, la cavité et les lèvres vulvaires provenant des bourrelets génitaux. Les follicules ovariens commencent à se former au sein du tissu ovarien.


À la naissance, les phénotypes sexuels sont visibles (appareil sexuels différenciés) mais ces organes ne sont pas fonctionnels. La sexualisation du tractus génital et du système nerveux central pendant la vie fœtale est indépendante des hormones de l'axe hypothalamo-hypophysaire. En revanche, ces hormones sont déterminantes dans le déclenchement de la puberté et le contrôle de la fonction de reproduction chez l'adulte. Testostérone et oestrogènes vont assurer la maturation de l'appareil génital, l'apparition des caractères sexuels secondaires et le comportement sexuel. C’est le stade phénotypique de la différenciation sexuelle (4).


IMPLICATIONS CLINIQUES

En cas de gémellité, elle peut donc être responsable de la masculinisation du tractus génital femelle (free-martinisme).

Normalement, l’extrémité des canaux de Muller vont fusionner 35 à 120 jours après la fécondation (Spencer et al.. Mol Cell Endocrinol 2012;354:34-53). Une absence de fusion plus ou moins complète va entraîner des anomalies anatomiques de la connexion entre les cornes utérines et la cavité vaginale. Ainsi, une étude (Ishiyama D. et al. 2019) a distingué trois types d’anomalies légères et trois types d’anomalies graves résultant de la fusion incomplète des canaux de Muller selon que les ouvertures vaginales du col soient en connexion (Fig A,B,C) ou non (Fig D,E,F) avec les deux cornes utérines. Leur prévalence (1054 vaches et génisses de 47 troupeaux laitiers japonais) totale a été de 2,09 % (22 cas). Ces anomalies peuvent s’accompagner d’une réduction de la fertilité. Il s’avère donc intéressant de procéder à l’examen vaginal des génisses avant leur mise à la reproduction. C’est aussi le cas des animaux de race Blanc Bleu Belge mises à la reproduction avec un taureau.

POUR EN SAVOIR PLUS

 EN : sexual differentiation